L'ENMM de sainte Adresse (1961 - 2015)
Du début du XXème siècle à 1961.
Au début du XXème siècle, l'Ecole de la Marine marchande était installée rue de l'Alma, au Havre, dans des bâtiments qui abritent aujourd'hui une école primaire. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous l'occupation, l'Ecole du Havre est fermée. Une Ecole d'Hydrographie s'ouvre en 1942, et restera active jusqu'en 1959... Nous lui consacrons cette page.
Dans les années 1940, l'Hydro aurait été hébergée par l'Ecole Pratique, dite Collège Technique, rue Dumé D'aplemont. Cette école est devenue par la suite le Lycée Jules Siegfried.
En 1947 (ou 1949 ?), pour répondre aux besoins de formation des futurs Officiers de la Marine marchande, une école provisoire est rouverte au Havre, quai Casimir Delavigne. Elle regroupe les élèves de l'Ecole d'Apprentissage Maritime et ceux de l'Ecole d'Hydrographie. Le concours d'entrée à l'Hydro était alors un concours local, organisé par chacune des écoles. Ce concours devient national an 1951, près de 750 élèves se présenteront pour 180 places offertes. Les installations de l'école provisoire sont bien sûr insuffisantes et le Plan de rénovation de la Marine marchande initié par la IVème République prévoit la construction d'une nouvelle école, proche du Havre, mais pas sur le territoire de la ville car les élus municipaux de l'époque étaient opposés à ce projet. Les Directeurs MM POUCHAT et BRETONNEL, supervisent la construction de la nouvelle école de Sainte Adresse, inaugurée en 1961. Ses architectes en sont MM Roger HUMMEL et André BLANC.
Ces informations nous ont aimablement été fournies par le Commandant Jean-Paul LE COZ et par Monsieur Alain BIDOIS, nous les en remercions très chaleureusement. Si vous pouvez nous aider à compléter cette courte page d'histoire, n'hésitez pas à nous contacter.
Au début du XXème siècle, l'Ecole de la Marine marchande était installée rue de l'Alma, au Havre, dans des bâtiments qui abritent aujourd'hui une école primaire. Pendant la Seconde Guerre Mondiale, sous l'occupation, l'Ecole du Havre est fermée. Une Ecole d'Hydrographie s'ouvre en 1942, et restera active jusqu'en 1959... Nous lui consacrons cette page.
Dans les années 1940, l'Hydro aurait été hébergée par l'Ecole Pratique, dite Collège Technique, rue Dumé D'aplemont. Cette école est devenue par la suite le Lycée Jules Siegfried.
En 1947 (ou 1949 ?), pour répondre aux besoins de formation des futurs Officiers de la Marine marchande, une école provisoire est rouverte au Havre, quai Casimir Delavigne. Elle regroupe les élèves de l'Ecole d'Apprentissage Maritime et ceux de l'Ecole d'Hydrographie. Le concours d'entrée à l'Hydro était alors un concours local, organisé par chacune des écoles. Ce concours devient national an 1951, près de 750 élèves se présenteront pour 180 places offertes. Les installations de l'école provisoire sont bien sûr insuffisantes et le Plan de rénovation de la Marine marchande initié par la IVème République prévoit la construction d'une nouvelle école, proche du Havre, mais pas sur le territoire de la ville car les élus municipaux de l'époque étaient opposés à ce projet. Les Directeurs MM POUCHAT et BRETONNEL, supervisent la construction de la nouvelle école de Sainte Adresse, inaugurée en 1961. Ses architectes en sont MM Roger HUMMEL et André BLANC.
Ces informations nous ont aimablement été fournies par le Commandant Jean-Paul LE COZ et par Monsieur Alain BIDOIS, nous les en remercions très chaleureusement. Si vous pouvez nous aider à compléter cette courte page d'histoire, n'hésitez pas à nous contacter.
L'école de Sainte Adresse
Pour présenter cette école, nous reproduisons ci-dessous le texte écrit par monsieur PONTOIZEAU, Sous-directeur de l'Ecole de la Marine Marchande en 1961. Ce texte a été édité dans un ouvrage paru en 1963, Intitulé "Voici Le Havre, de 1944 à 1963", dont les extraits nous ont été fournis par Laure PEIGNON. Qu'elle en soit ici remerciée.
"La ville du Havre fut une des premières cités maritimes à posséder une école d'Hydrographie, puisque c'est en 1665 que la première école y fut ouverte, à peu près en même temps qu'ouvraient celles de Dieppe, Saint-Malo et Rochefort. Cette école fonctionna pratiquement sans interruption jusqu'en 1940. Il fallut l'occupation allemande d'abord, le destruction de la cité ensuite pour entraîner sa disparition momentanée.
Pour présenter cette école, nous reproduisons ci-dessous le texte écrit par monsieur PONTOIZEAU, Sous-directeur de l'Ecole de la Marine Marchande en 1961. Ce texte a été édité dans un ouvrage paru en 1963, Intitulé "Voici Le Havre, de 1944 à 1963", dont les extraits nous ont été fournis par Laure PEIGNON. Qu'elle en soit ici remerciée.
"La ville du Havre fut une des premières cités maritimes à posséder une école d'Hydrographie, puisque c'est en 1665 que la première école y fut ouverte, à peu près en même temps qu'ouvraient celles de Dieppe, Saint-Malo et Rochefort. Cette école fonctionna pratiquement sans interruption jusqu'en 1940. Il fallut l'occupation allemande d'abord, le destruction de la cité ensuite pour entraîner sa disparition momentanée.
Mais la présence d'une école d'Hydrographie au Havre est une si évidente nécessité que dès 1949 une nouvelle école provisoire s'ouvrait quai Casimir-Delavigne. Les installations y étaient insuffisantes et les pouvoirs publics envisagèrent la construction de la grande école de Sainte-Adresse, qui a reçu ses premiers élèves en Octobre 1961. Tous les Havrais connaissent aujourd'hui cet ensemble majestueux de bâtiments qui domine la baie de Seine, du haut de la falaise du cap de la Hève. L'école se compose de cinq blocs de bâtiments dans lesquels rien n'a été ménagé, tant pour l'efficacité de l'instruction qui y est dispensée, que pour le confort et l'agrément des élèves qui y vivent. De plus l'esthétique de cet ensemble architectural est tel que, en respectant le caractère moderne de la cité rebâtie, elle possède ce cachet maritime que se doit d'avoir une véritable école de navigation : qui donc ne pense, en la voyant de jour, ou mieux le soir lorsque toutes les fenêtres du bâtiment principal sont éclairées, à un immense paquebot qu'un caprice du Dieu Neptune aurait hissé sur la falaise ? |
Ce bâtiment est l'internat. C'est là que vivent 228 Internes qui constituent à peu près la moitié de l'effectif scolaire de l'école. Logés par chambre de quatre qui toutes sont orientées vers la mer, ils ont sans cesse sous les yeux le plus beau spectacle que l'on puisse offrir à de futurs officiers de la Marine Marchande : le perpétuel mouvement d'entrée et de sortie des nombreux navires qui fréquentent le port du Havre. Chaque interne dispose d'un lit, d'un bureau et d'une armoire, et les installations sanitaires, largement calculées, offrent tout le confort désirable. Au rez-de-chaussée une bibliothèque, une salle de télévision et un vaste foyer dominé par un restaurant en rotonde permettent aux élèves de se distraire et de se détendre. |
Au sommet de ce bâtiment se trouve "la passerelle". Cette vaste salle entièrement vitrée, à 121 mètres au-dessus du niveau de la mer est tout spécialement destinée à la formation pratique des futurs officiers du pont. On y trouve tous les instruments et tous les appareils qui meublent habituellement une passerelle de navire : sextants, compas, gyrocompas, gyropilote automatique, sondeurs, radiogoniomètres, navigateur decca, loch, radars, etc... Certains de ces appareils constituent même du matériel d'avenir, encore peu répandu dans la marine : le goniomètre visuel Plath, par exemple, n'est guère en service que sur les frégates météorologiques, le "France" lui-même ne l'a pas, l'école en a un. Cette vaste salle est prolongée par deux salles de travaux pratiques d'électronique car parmi les nombreuses techniques qui constituent le bagage de l'officier de marine d'aujourd'hui, l'électronique prend de plus en plus d'importance. Enfin pour familiariser les élèves avec l'utilisation si complexe dotée d'un simulateur radar : vaste installation pédagogique qu'on ne trouve en France qu'à l'Ecole Navale, jusqu'à présent.
Un peu en retrait par rapport à l'internat se trouve le bâtiment "ateliers". Si rien ne manque à la formation des officiers de pont sur la passerelle, les futurs officiers mécaniciens disposent là, de leur côté, d'un ensemble extrêmement important d'appareils en vraie grandeur. Depuis la vieille machine alternative jusqu'aux plus modernes turbines, sans oublier les alternateurs, moteurs diesels, chaudières, dynamos, etc..., tout y est. Quel que soit par la suite leur embarquement, nos élèves ne seront pas dépaysés. Mais s'il existe des aires de démontage, un local de forge, une très vaste salle de travaux pratiques d'électricité, il ne faudrait pas croire pour autant que tout ce matériel est inerte et seulement de démonstration : le bâtiment atelier constitue de fait un véritable groupe énergétique qui, lorsqu'il est en fonction, est capable non seulement de fournir à l'établissement l'électricité dont il a besoin, mais même susceptible d'en revendre à l'E.D.F. Naturellement, on n'aborde pas un tel matériel sans de solides connaissances théoriques à la base. Celles-ci sont données aux élèves dans deux bâtiments identiques, dits externats, qui contiennent 18 salles de classes et 2 salles de dessin. Enfin, le cinquième bâtiment, le plus petit, est le bâtiment administratif. Il contient les bureaux, l'intendance, la conciergerie et quelques logements. |
Quelle que soit la qualité d'un enseignement, tant théorique que pratique, il va de soi que dans le métier de marin cet enseignement ne peut suffire s'il n'est complété par des exercices à la mer. L'école dispose pour cela d'un navire annexe : l'Astrolabe, elle en aura bientôt un deuxième, sans compter un certain nombre d'embarcations. Chaque jour 24 élèves prennent la mer, même lorsque le temps est mauvais : s'amariner fait aussi partie de la formation.
Pour animer tout cet ensemble un corps professoral de 21 professeurs, jeune et particulièrement qualifié, entoure le Directeur et les Sous-Directeurs. L'école utilise aussi les services de nombreux professeurs auxiliaires.
Mais l'Ecole de Sainte-Adresse n'a pas seulement la particularité d'être la plus grande école nationale de la Marine Marchande de France, et même d'Europe. Elle n'a pas seulement la particularité de disposer d'un matériel important et moderne. Pour comprendre ce qui la distingue encore il faut savoir que le cycle de formation des officiers pont et machine comporte trois scolarités d'un an : la première année est utilisée à reprendre et à compléter en les orientant vers les techniques maritimes les connaissances acquises dans les lycées, la seconde année est l'année de base pendant laquelle sont étudiées les techniques maritimes elles-mêmes, la troisième année, effectuée après un stage embarqué, sert à parfaire, dans un sens pratique, les connaissances acquises en deuxième année. Si les premières et troisièmes années peuvent être effectuées dans les autres écoles de navigation de France, tous les élèves de seconde année, par contre, sont regroupés à l'Ecole de Sainte-Adresse. Cette mesure qui a été prise dès l'ouverture de l'école en 1961, et qui permet à la fois d'uniformiser l'enseignement et de développer un esprit de corps chez les Officiers de la Marine Marchande est peut-être la raison pour laquelle, M. Michel Debré, alors Premier Ministre, lors de la visite qu'il y fit le 11 janvier 1961, qualifia l'école "d'Ecole Supérieure de la Marine Marchande". Ce titre, s'il n'est pas officiel, est assurément mérité."
Poséidon, le Ciel et la Mer
Ce panneau en céramique, installé lors de la rentrée de septembre 1967, orne le hall de l’Ecole du Havre. Le carton est l’œuvre de Mme COUTEAU, ancienne élève de l’Ecole des Beaux-arts de Nantes. On sait que le talent de Mme COUTEAU, à la fois figuratif et poétique, a donné à cette artiste une renommée internationale. L’exécution en a été confiée au maître céramiste J. LUNEAU. Il a un temps été envisagé de déménager cette œuvre dans la nouvelle école. Mais les difficultés techniques, et un certain manque de volonté de la direction, en ont décidé autrement. Cette céramique est encore aujourd’hui dans le hall d’entrée. Espérons que les projets de réaménagement du site lui réserveront un sort moins funeste que celui qui lui est promis. |
Cinquante ans d’histoire à Sainte-Adresse
De 1961 à 2015, des générations d'élèves se sont succédées dans l'école de Sainte-Adresse, apportant leur joie de vivre et leur foi en l'avenir. Pour rester à la hauteur de sa réputation, l'école a su faire évoluer ses équipements, avec notamment la rénovation du foyer en 1994, la construction d'une nouvelle salle de travaux pratiques "moteurs" et l'installation d'un simulateur de navigation en 2002.
De 1961 à 2015, des générations d'élèves se sont succédées dans l'école de Sainte-Adresse, apportant leur joie de vivre et leur foi en l'avenir. Pour rester à la hauteur de sa réputation, l'école a su faire évoluer ses équipements, avec notamment la rénovation du foyer en 1994, la construction d'une nouvelle salle de travaux pratiques "moteurs" et l'installation d'un simulateur de navigation en 2002.
En 1999, un ambitieux projet de rénovation de l'école prévoit la réaffectation des anciens internats bâtiment d'enseignement et la transformation des bâtiments ainsi libérés en un nouvelle résidence. Une nouvelle construction, passerelle entre les internats est même prévue. Un partenariat Etat / Région, la participation d'opérateurs privés et la vente des terrains de sport appartenant à l'ENMM doivent financer l'opération. La suite de l'histoire est connue : les terrains seront effectivement vendus, mais le nouveau bâtiment ne sera jamais construit et les internats abandonnés quelques années plus tard...
Quant à la centrale énergétique, fleuron de la technologie en 1961, elle n'avait pas si mal vieilli, grâce aux bons soins que lui prodiguait le personnel technique, et a vaillamment fêté ses 50 ans en octobre 2011. Elle est restée active jusqu'en 2017 et proposait une offre de stage variée aux professionnels qui souhaitaient profiter de cet équipement pédagogique (presque) unique en France. Nous lui consacrons une page spéciale, à découvrir en cliquant sur ce lien. Pour vous faire profiter de ces bons souvenirs, découvrez ci-dessous une collection de cartes postales des années 1970, et une visite guidée à l'intérieur de l'école en janvier 1969... |
En 2015, à l'occasion de l'Escale de l'Hydro, dernier gala à l'école de Sainte-Adresse, nous avions édité cette affiche présentant notre école. Vous pouvez la découvrir ci-dessous ou la télécharger librement en cliquant directement sur l'affiche.
Quel avenir pour le Cap de la Hève ?
Suite au déménagement des élèves de l'Hydro en septembre 2015 dans la nouvelle école quai du Cameroun, les prestigieux bâtiments de l'ancienne école étaient tombés dans l'escarcelle de France Domaine. Les 3,5 hectares idéalement situés au sommet du Cap de la Hève attiraient bien des convoitises. Mais, si le bâtiment central était effectivement inoccupé, la Centrale à vapeur fonctionnait toujours : société TwT y proposait des stages sur installations réelles. Par ailleurs, l'Association des Machines Marines avait demandé l'inscription au titre des monuments historiques de l’ensemble et particulièrement du bâtiment de la centrale énergétique et de ses équipements. La revue La tribune de l'art a même publié cet article pour y défendre les projets de l'AMM.
La Mémoire de l'Hydro a activement soutenu l'Association des Machines Marines et de la société TwT dans leur projet de préserver les installations de la Centrale énergétique et d'y créer un musée associatif. Difficile dans ce contexte de s'enthousiasmer pour les projets immobiliers de la Mairie de Sainte-Adresse...
Suite au déménagement des élèves de l'Hydro en septembre 2015 dans la nouvelle école quai du Cameroun, les prestigieux bâtiments de l'ancienne école étaient tombés dans l'escarcelle de France Domaine. Les 3,5 hectares idéalement situés au sommet du Cap de la Hève attiraient bien des convoitises. Mais, si le bâtiment central était effectivement inoccupé, la Centrale à vapeur fonctionnait toujours : société TwT y proposait des stages sur installations réelles. Par ailleurs, l'Association des Machines Marines avait demandé l'inscription au titre des monuments historiques de l’ensemble et particulièrement du bâtiment de la centrale énergétique et de ses équipements. La revue La tribune de l'art a même publié cet article pour y défendre les projets de l'AMM.
La Mémoire de l'Hydro a activement soutenu l'Association des Machines Marines et de la société TwT dans leur projet de préserver les installations de la Centrale énergétique et d'y créer un musée associatif. Difficile dans ce contexte de s'enthousiasmer pour les projets immobiliers de la Mairie de Sainte-Adresse...
Le 22 mai 2017, le couperet tombe : la Mairie de Sainte-Adresse annonce le rachat du terrain à France Domaine pour une somme tenue secrète. L'objectif de la municipalité est d'en faire un nouveau "cœur de ville", associant logements, services et commerces et un centre culturel dédié à l'art contemporain.
Dans ce projet, seul le bâtiment central et sa vue panoramique sera conservé et restauré. Mais le chantier s'annonce titanesque : pas moins de 5 millions d'euros seront nécessaires rien que pour le désamiantage et la dépollution du site. Les travaux de démolition de la centrale ont débuté en octobre 2017, ne nous laissant malheureusement pas le temps d'envisager le déplacement des machines historiques qui s'y trouvaient. Même si nous aurions souhaité un autre avenir pour nos machines, la préservation du bâtiment principal permettra de préserver l'aspect historique et architectural de notre école. C'est sur cette note positive que nous se clôt ce chapitre de notre histoire. L'avenir s'écrit maintenant quai du Cameroun... |